18 septembre 2018 à 07:06
La Mare aux fées - Rochers des étroitures (77)
De Bourron-Marlotte à Moret-Veneux-Les Sablons en passant par la Mare aux Fées, le rocher des Etroitures, le Carrosse le Puits fondu et l’aqueduc de la Vanne.
Nous étions douze esquimaux descendant du train à la gare de Bourron-Marlotte. Cette gare, longtemps une des plus dangereuses de l’Ile-de-France, où subsistait encore une traversée des voies pour sortir lorsqu’on arrivait de Paris, est enfin dotée d’un passage souterrain flambant neuf, qui n’a pas encore eu le temps de sentir le pipi, et qui va permettre d’arrêter la liste des accidents mortels (deux morts dans les 3 dernières années).
Nous avons quitté cette gare pour traverser le long village de Bourron-Marlotte, en passant d’abord devant le château de Bourron, transformé en hôtel de luxe, caché maintenant derrière une très haute haie pour protéger la tranquillité de sa clientèle huppée, et dont on a pu voler tout de même une photo, à la mode paparazzi, sur la pointe des pieds et bras levé à la verticale en tirant au jugé à travers un grillage.
Continuant la traversée du village en contournant l’église par la sente du pressoir, nous sommes montés en forêt pour atteindre la Mare aux Fées. Cet endroit s’appelait le plateau au dix-neuvième siècle, ce qui explique bien pourquoi on monte pour l’atteindre. Nous sommes arrivés à cette mare mythique après avoir traversé le carrefour des Naturalistes. Hélas, la grande sécheresse de cette année a eu raison de quelques arbres (des bouleaux pour la plupart) qui sont déjà morts, et ces arbres ne se mirent pas dans la mare qui n’est plus que boue, tellement l’eau s’y fait rare.
L’auteur du dix-neuvième siècle Henri Murger, retombé dans l’oubli bien qu’il soit l’auteur de La Vie de Bohême rendue célèbre par l’opéra de Puccini, écrivait dans un autre roman que cet endroit offrait un point de vue superbe sur toute la vallée du Loing jusqu’aux confins de la Brie. Aujourd’hui, la Forêt a envahi cet endroit. Dans le même ouvrage, publié en 1854, il nous dit que l’endroit était littéralement envahi par les peintres qui plantaient leurs chevalets et leurs parasols, faisant ressembler les alentours de la mare à un carré de champignon.
Nous avons continué ensuite le chemin Denecourt qui nous a emmenés sur le rocher des étroitures où l’exigüité de certains passages nous a fait comprendre l’origine du nom. Il nous a fait suivre les crêtes avec des points de vue vraiment exceptionnels sur la forêt, nous a fait passer par la grotte Béatrix, tellement remarquable qu’elle est mentionnée sur la carte IGN. Tournant vers le nord, nous sommes descendus vers le Carrosse par la route de la Canepetière (espèce d’outarde, très bel oiseau hélas menacé de disparition). Si quelqu’un peut me montrer une photo de ce rocher qui montre une quelconque ressemblance avec un carrosse, je suis preneur. Pour ma part, je n’ai pas trouvé l’angle …
Après la montée sur la route du Haut Mont, nous avons atteint le puits fondu, ce grand éboulement qui s’appellerait igue s’il était dans le Larzac. C’est en effet probablement un effondrement du sol au-dessus d’une cavité karstique. Ce qui n’a pas empêché certains de broder des histoires de tunnel construit pour cacher les provisions de l’armée de Napoléon.
A partir de ce puits fondu, il ne restait plus qu’à rejoindre la gare de Moret-Veneux-Les Sablons, par la route de la Malmontagne et enfin la route des Sablons. Descendant par les venelles de Veneux jusqu’à la gare, nous sommes arrivés à temps pour le train de 17h24 qui était encore affiché, mais avec la mention « supprimé ». Ce fut donc le train de 18h54 qui nous a ramenés à Paris.
Merci à tous les esquimaux et aux nouveaux randonneurs présents pour la bonne humeur qu’ils ont fait régner tout au long de cette journée.
Jean-Pierre
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